Allocution Dr Joseph Torbey
Président de l’Union mondiale des banquiers arabes
World Union of Arab Bankers (WUAB)
Président de l’Association des banques du Liban (ABL)
Président-Directeur général du Groupe Crédit Libanais sal
Sommet bancaire francophone 2011
القمة المصرفية الفرنكوفونية 2011
Hôtel Georges V - Paris
4 et 5 mars 2011
Excellences, Mesdames et Messieurs,
J’ai l’honneur de participer, au nom de l’Union mondiale des banquiers arabes, (WUAB), au Sommet bancaire francophone 2011, réuni à Paris, le cœur même de la Francophonie, autour du thème principal de la coopération pour le développement des secteurs bancaire, financier et économique entre nos pays francophones, sous le Haut Patronage de Son Excellence Monsieur le Président de la République française, Nicolas Sarkozy.
Parler de Francophonie, c’est tout d’abord évoquer ce rassemblement mûr et ouvert, d’une dimension planétaire, fort de ses 75 États et gouvernements ayant en partage l’usage de la langue française et le respect des valeurs universelles. En outre, la langue française constitue aujourd’hui un précieux héritage commun et un outil de communication, de réflexion et de création qui favorise l’échange d’expériences. Notre Francophonie est appelée aujourd’hui, dans le cadre de ce Sommet, à donner corps à une solidarité active et dynamique au bénéfice de ses membres. Ce Sommet représente également une opportunité pour les banques de l’espace économique francophone de nouer des relations de partenariat et d’explorer des opportunités d’investissement, et ce en élargissant les objectifs de la francophonie, qui, de la défense d’une culture, d’une langue, doit adopter un objectif plus large, celui de promouvoir la coopération politique et économique.
Mesdames et messieurs,
Dans la conjoncture actuelle politico-économique et géostratégique de nos sociétés mondialisées, nous faisons face à de grands défis et à des tensions qui prennent très vite une envergure internationale. Les répercussions de la dernière crise financière mondiale qui a ébranlé les institutions les plus larges et que l’on croyait, les plus inébranlables, continuent à se faire sentir partout au monde.
Dans notre monde financier et bancaire, nous sommes constamment appelés à gérer les risques – sous leurs différentes formes, à savoir : les risques opérationnels, de crédits et de liquidité, à nous conformer aux nouvelles recommandations du comité de Bâle III, aux lois rigoureuses de lutte contre le blanchiment de l’argent et le financement du terrorisme, et aux réglementations locales des nos banques centrales qui visent à maintenir la stabilité financière et monétaire dans les économies où nous travaillons. Au sein d’un rassemblement bancaire francophone éventuel, des expériences peuvent être échangées et des relations de partenariat nouées.
Ma note serait incomplète si je ne mentionne pas mon pays, le Liban. Petit pays arabe et francophone dont les dimensions économiques sont incommensurables avec l’exigüité de son territoire et la médiocrité de ses ressources naturelles, le Liban est situé au sein d’une région du monde où les 3 religions monothéistes avaient pris naissance, où actuellement les réserves pétrolières mondiales sont les plus importantes, et où les chocs géopolitiques et géostratégiques se sont succédés depuis l’antiquité jusqu’à nos jours. Notre Liban reconnaît, mieux que n’importe quel pays, la nécessité du dialogue et de la coopération. En effet, le destin du Liban a toujours été de promouvoir la coopération régionale et internationale. Sur le plan bancaire, le Liban a depuis toujours été initiateur de rassemblements : Tout d’abord, dotée d’une Association de banques nationales regroupant toutes les banques de la place, Beyrouth, place financière régionale de l’époque, a vu naître en 1974 une fédération bancaire des plus prestigieuses: l’Union des banques arabes qui groupe actuellement plus de 300 institutions bancaires opérant dans 20 pays arabes, et qui a choisi Beyrouth comme siège principal. Par la suite en 2002, Beyrouth a accueilli le IXe Sommet de la Francophonie, réuni au Liban pour discuter du ‘’dialogue des cultures’’.
Mesdames et Messieurs,
Le nouveau rôle international des banques francophones, est donc un rôle qui demeure à remodeler. Nous sommes confiants que la création d’une Fédération bancaire de la Francophonie, dont L’objectif sera d’agir sur le plan international auprès des différentes institutions et instances qui débattent des questions intéressant directement le monde bancaire et son devenir, sera une aussi éclatante réussite et donnera les moyens aux ambitions des banques francophones désirant assurer une représentation adéquate dans les différentes enceintes internationales. Dans un souci de transparence et d’information, il serait nécessaire d’associer plus activement les acteurs francophones à la délibération et, pour le moins, à la préparation des décisions majeures d’ordre financier, monétaire et économique émises par des institutions internationales telles le Fonds monétaire international, et la Banque mondiale, etc …. Par le même biais, il serait souhaitable de voir plus de coopération avec les instances de gouvernance mondiale, tel le Comité de Bâle pour la supervision des banques, en vue de mettre en place des stratégies flexibles et adaptées aux réalités socio-économiques, culturelles et politiques des communautés francophones.
Nous considérons qu’il incombe à cette Fédération, de se faire, auprès d’autres instances régionales et internationales, l’avocat d’une meilleure coopération mondiale, d’une plus grande solidarité des peuples et d’une institutionnalisation plus efficace, face à des phénomènes engageant l’avenir même de la planète de l’espèce humaine.
Nous souhaitons que ce message soit considéré comme une invitation aux Banques et institutions financières participant à ce Sommet bancaire à se concerter et à matérialiser cette idée pour une coopération plus approfondie dans l’avenir.
Je souhaite beaucoup de succès à ce Sommet, et vous remercie de votre attention.